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Sur la Route des Villes d’Eaux
avec Bagalad

Nul doute que les villes d’eaux constituent des lieux surprenants, hors du temps et connectés à la nature. Le patrimoine thermal du Massif central a une fois de plus créé la surprise, par sa qualité et sa diversité architecturale, son environnement préservé et l’attachement de ses passionnés, les Accros du Peignoir. En juin dernier, l’ONG “Bagalad – Les humains du patrimoine” qui interviewe les humains derrière le patrimoine, est ainsi partie à la rencontre des Accros du Peignoir.

Les premiers portraits

Interview de Servane Hardouin-Delorme, fondatrice de Bagalad.org

Comment est née la collaboration entre Bagalad et la Route des Villes d’Eaux du Massif Central ?

Bagalad est une ONG qui s’engage à valoriser tout le patrimoine français ; mais, lorsqu’il a fallu choisir où commencer, c’est l’Auvergne qui nous est venue en tête. Les interviews ont commencé à distance, durant le confinement, par un dialogue avec des associations historiques de villages. De fil en aiguille, l’Auvergne est devenue la région dominante dans nos actions, chaque personne en parlant autour d’elle, chaque portrait en appelant d’autres. Par le bouche-à-oreille, La Route des Villes d’Eaux a entendu parler de nous – et nous avons entendu parler d’elle. Cela faisait sens : le patrimoine thermal semblait si omniprésent que nous étions sûrs qu’il devait signifier quelque chose pour les habitants – et c’est ce lien humain au patrimoine que nous souhaitions mettre en valeur.

Quelles découvertes avez-vous faites sur la Route des Villes d’Eaux ?

Le patrimoine thermal, quel trésor merveilleux ! Nous avons tant appris durant ce voyage. D’abord, quelque chose de fondamental : que les thermes ne sont pas seulement des lieux de soin, mais des joyaux d’art et d’architecture. On nous avait prévenu – et pourtant, on ne peut s’empêcher de s’émerveiller devant les faïences des thermes de Bourbon-l’Archambault ou devant le style néo-byzantin de ceux du Mont Dore. Une seconde découverte est venue plus subtilement : finalement, le « patrimoine thermal » recouvre bien plus de monuments que les seuls thermes. On songe aux hôtels, aux villas, aux parcs ou aux casinos, mais aussi à tout ce qui fut pensé et bâti à la Belle Époque et utilisé par les curistes – depuis les gares ferroviaires jusqu’aux pâtisseries-salons de thé…

Un souvenir en particulier, une anecdote, un lieu phare ?

Un lieu phare, impossible à choisir ! Le Massif Central abrite tant de lieux magnifiques que les souvenirs ne peuvent se fonder sur l’émotion qu’ils dégagent pour les distinguer. Ce qui marque particulièrement, c’est plutôt l’inattendu, ce qui sort du programme convenu : les rencontres imprévues, auxquelles on songe le matin même et qu’on confirme une heure avant ; l’orage qui éclate en plein interview dans un parc ; la directrice d’un hôtel familial qui nous présente ses deux filles, qui travaillent à ses côtés ; les lieux fermés, dont on retrouve la clef à la mairie ; les passants, intrigués, qui s’arrêtent pour nous écouter … C’est la beauté de ne pas travailler seulement avec des pierres, du bâti, mais avec des humains : on ne fait pas qu’apprendre, mais on en ressort grandi.