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Eric Jouret,
Médecin Thermal à Vals-les-Bains

Installé à Vals-les-Bains comme médecin généraliste et médecin thermal depuis 1983 et élu à la mairie depuis 1989, Eric Jouret œuvre au quotidien pour le développement de la station thermale ardéchoise. Entre deux visites de patients, il a accepté de répondre pour nous à quelques questions sur son quotidien et sur la mission de médecin thermal en général.
Rencontre.

Bonjour Monsieur Jouret, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la fonction de médecin thermal ?

Oui, tout à fait. Déjà, pour ma part, je tiens à préciser que je suis tout à la fois médecin généraliste et médecin thermal. En tant que médecin généraliste, je reçois des patients du territoire, que je soigne à l’année comme n’importe quel médecin de ville, et, parallèlement, pendant la saison thermale, j’effectue le suivi des curistes qui viennent aux thermes de Vals-les-Bains pour suivre une cure thermale dans l’orientation “Affections Digestives et Maladies Métaboliques”, principalement pour traiter un diabète.

On peut donc dire que vous êtes quelqu’un de particulièrement occupé…

Alors ça, je ne vous le fais pas dire ! A certaines périodes de l’année, j’ai bien conscience que mon rôle de médecin thermal empiète sur mon agenda de généraliste. Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la cure de trois semaines impose un rythme médical très strict, avec trois visites chez le médecin thermal, respectivement positionnées avant l’arrivée aux thermes, en milieu de cure, puis en fin de cure. Chacune de ses trois visites répond à des objectifs propres : ainsi, la première visite médicale a pour but d’expliquer au curiste le déroulement de la cure et de lui prescrire les soins thermaux qui lui seront prodigués quotidiennement aux thermes. La 2e visite permet de faire le point et de modifier la prescription initiale le cas échéant. Enfin, la troisième et dernière visite de cure permet de faire le bilan de la cure et de préparer les documents à l’attention du médecin prescripteur de la cure. A Vals-les-Bains, ces trois visites revêtent un intérêt tout particulier puisque c’est un moment privilégié pendant lequel je prodigue de nombreux conseils d’hygiène de vie qui, comme on le sait, sont d’une importance capitale pour apprendre à mieux gérer son diabète.

© Marielsa Niels
Vous recevez beaucoup de curistes chaque année ?

Actuellement, la fréquentation des thermes a un peu baissé car nous réalisons des travaux de grande ampleur au niveau de l’établissement, ce qui ampute la saison thermale de quelques mois. Néanmoins, la station reçoit chaque année environ 2500 – 2700 curistes et j’assure le suivi d’environ la moitié d’entre eux, sachant que nous sommes actuellement trois médecins thermaux sur Vals-les-Bains.

Justement, qu’est-ce qui vous a poussé à devenir
médecin thermal ?

Je suis originaire de Vals-les-Bains, qui plus est issu d’une famille très implantée localement puisque mon père et mon grand-père avant lui siégeaient déjà au conseil municipal de la commune. De ce fait, j’ai toujours été confronté à la problématique de la cure et c’est pourquoi, lorsque j’ai choisi de suivre des études de médecine, il était pour moi évident de préparer le diplôme d’hydrologie et de climatologie médicale. En effet, le médecin thermal est indispensable à l’économie d’une station thermale car sans médecin pour accompagner les curistes, les thermes ne peuvent pas fonctionner. De ce point de vue, mon rôle de médecin thermal est complètement en adéquation avec ma fonction d’élu : dans les deux cas, je donne de mon temps pour permettre à la station de se développer.

© Marielsa Niels
D’ailleurs, quelles sont les pistes de développement du thermalisme à Vals-les-Bains ?

J’en suis intimement convaincu ! Ici on se trouve un peu hors du temps, d’autant que le téléphone portable ne passe pas au sein des Thermes ! De ce fait, les curistes sont très détendus, tout comme le personnel qui est particulièrement agréable, et cela génère un cercle vertueux puisque les soins, en l’occurrence les bains, la douche au jet, le massage sous l’eau, les cataplasmes ou encore la piscine, n’en sont que plus efficaces ! Du point de vue des résultats en tant que tels, nous avons de ce fait un gros taux de satisfaction et c’est vraiment très gratifiant pour le médecin que je suis ainsi que pour les équipes !

Du fait de votre double activité, vous trouvez encore le temps d’être un Accro du peignoir ?

Eh bien, nous en avons beaucoup ! Déjà, comme je l’ai évoqué précédemment, nous sommes engagés dans un grand projet de réhabilitation et d’extension des thermes de Vals-les-Bains, afin de favoriser l’accueil des curistes et des autres clientèles. Parallèlement, nous réalisons actuellement une étude médicale, sous l’égide d’une équipe médicale grenobloise, afin de nous permettre de faire la demande d’agrément pour une seconde orientation de cure, en l’occurrence la rhumatologie, de manière à pouvoir à terme proposer des cures de double orientation à nos curistes, pour le traitement conjoint d’un diabète et d’une arthrose des genoux par exemple. Enfin, d’un point de vue plus personnel, je me suis fixé comme objectif de continuer mon activité de médecin jusqu’en 2022 et c’est pourquoi nous avons quelques années devant nous pour assurer l’accueil de nouveaux médecins sur la station… afin que je puisse devenir moi-même un véritable “Accro du Peignoir” !