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Rencontre,
avec Virginie Vigier,
directrice des thermes de Vichy

© Marielsa Niels
© Marielsa Niels

Passer du transport de voyageurs à la direction des établissements thermaux d’une station estampillée Reine des Villes d’Eaux… peu de gens auraient tenté un tel pari ! A la fois audacieuse et dotée d’une capacité d’adaptation hors normes, Virginie Vigier a quant à elle relevé le défi avec succès… s’offrant même le luxe de faire de son œil neuf un véritable atout pour le développement des Thermes de Vichy. Rencontre.

Bonjour Madame Vigier, votre parcours est pour le moins atypique, pouvez-vous nous expliquer comment vous vous êtes retrouvée à la tête des Thermes de Vichy ?

Alors, vous savez, dès le départ, j’ai eu une trajectoire particulière puisqu’à la base, je suis ingénieure en biologie, diplômée de ce qui est aujourd’hui devenu Polytech Clermont-Ferrand. Comme j’avais envie de travailler dans l’industrie pharmaceutique et que j’avais remarqué lors de mes stages que les postes que l’on proposait aux ingénieurs relevaient davantage du statut de technicien de laboratoire, j’avais fait le choix de passer une spécialisation en transports en dernière année, afin d’espérer intégrer l’univers pharmaceutique par le biais de la lo-gistique. Et il se trouve que c’est finalement cette spécialisation qui a pris le pas sur tout le reste car, dès mon premier poste, j’ai été embauchée par la CGEA – aujourd’hui devenu Veolia Environnement – chez qui je pensais travailler dans le secteur du traitement de l’eau et des déchets et qui m’a finalement pro-posé un poste dans le transport de voyageurs. De ce fait, j’ai fait toute ma carrière de cadre dans ce domaine, d’abord chez Veolia puis au sein de Keolis, des entreprises spécialisées dans le transport de personnes en autocar. J’étais déjà basée dans l’Allier depuis plusieurs années quand j’ai vu passer l’annonce de recrutement pour les Thermes de Vichy : je me suis dit que cela lierait bien mes compétences de management, de logisticienne, et mes études de biologie initiales, j’ai postulé et j’ai eu la chance d’être retenue !

Et alors, c’est vraiment très différent ?

Evidemment, du point de vue de la technique et des réseaux d’eau, j’ai tout à apprendre, même si j’avoue que mes études scientifiques me sont très utiles pour lire les analyses et les rapports d’experts. Ensuite, en ce qui concerne la logistique et les systèmes de planification des soins par exemple, cela peut sembler bizarre mais il y a de vraies similitudes. Enfin, côté ma-nagement, passer d’un univers très masculin où les échanges sont très frontaux à un univers majoritairement féminin où tout est plus feutré m’a vraiment obligé à adapter mon mode de communication. Il n’y a qu’auprès des équipes techniques que je retrouve mes anciens réflexes. Pour autant, je tiens à signaler que j’ai eu la chance d’être accueillie par du personnel bienveillant et très compréhensif à mon égard, ce qui m’a grandement facilité la tâche.

Quels sont vos projets à la tête des Thermes de Vichy ?

Le fait de ne pas être issue du milieu thermal m’a permis d’observer la situation avec mon œil de néophyte… d’autant que mes années dans le transport m’ont donné un grand sens de la culture client. Ainsi, l’un de mes premiers chantiers a été la refonte de la communication, non seulement pour clarifier l’offre mais également pour la faire connaître localement. En effet, la conquête du public vichyssois est un très grand défi que je me suis fixé, après avoir remarqué à la faveur de ma première foire-expo, quelques mois après mon arrivée, que la ma-jorité des locaux connaissaient mal les opportunités de soins offertes par les thermes, depuis les cures conventionnées en rhumatologie et affections digestives que l’on propose dans nos deux établissements de Callou et des Dômes, jusqu’aux courts séjours santé sur des thématiques comme la prévention du diabète, les douleurs articulaires ou encore le bien-être, le séjour post cancer proposés exclusivement aux thermes des Dômes. De plus je souhaite vraiment que les thermes des Dômes deviennent un lieu de pleine santé pour tous, qu’il s’agisse de curistes, de touristes ou de locaux. J’ai développé un planning d’activités hebdomadaires baptisé Vichy Tonic, où l’on retrouve, à la carte ou sous forme d’abonnements, des séances d’aquagym, de gym douce, d’accompagnement à la découverte du cardio-training ou encore l’accès à l’espace détente constitué d’un sauna, d’un hammam, d’un bain bouillonnant, d’une piscine thermale et d’une salle de repos avec mur de sel.

Et avec tout cela, vous trouvez le temps d’enfiler un peignoir de temps en temps ?

Aujourd’hui, je n’en ai plus du tout le temps mais j’ai fait quinze jours de soins incognito avant de prendre mes fonctions afin de comprendre le fonctionnement du parcours client et les déroulements de chaque soin. Par contre, j’adorerais avoir le temps de faire la formation de pratique thermale pour me rendre compte par moi-même de la difficulté de certains soins. En termes de crédibilité, je trouve cela très important : du temps de ma précédente carrière dans le transport, j’avais passé mon permis transport en commun afin de parler d’égal à égal avec les conducteurs, là je souhaiterais renouveler la démarche dans le domaine des soins.

Et avec tout cela, vous trouvez toujours le temps d’enfiler vous-même un peignoir de temps ou temps ?

Alors, ça, oui ! Non seulement, je prends le temps de le faire, car l’univers des thermes et des spas est un univers que j’adore mais je fais également du prosélytisme en la matière puisque j’offre chaque année des peignoirs logotés “Miss France”, aux candidates au titre de Miss Limousin, en ma qualité de déléguée suppléante de la région pour Miss France Organisation.