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Une visite
pour devenir,
"Accro du Peignoir"

© Marielsa Niels

Depuis la saison 2019, il est possible de visiter la station thermale de La Bourboule en mode “Accro du Peignoir”. En compagnie de la guide-conférencière Pascale Chappot, on a testé pour vous cette visite qui vise à faire (re)-découvrir un certain art de vivre !

Avis aux amateurs de bien-être et aux citadins pressés en quête de sens, la visite “Accro du Peignoir” est faite pour vous ! Certes, vous en profiterez pour apprendre l’histoire de la ville de La Bourboule, qui vécut pleinement la fièvre thermale et poussa comme un champignon des années 1860 à la 1ère Guerre Mondiale, mais l’essentiel est ailleurs…

Dès le départ de l’Hôtel de Ville, dont on apprendra plus tard que le bâtiment abritait historiquement l’un des trois casinos de la commune, le ton est donné par Pascale Chappot, notre guide : “Mesdames et Messieurs, c’est une visite zen à laquelle je vous convie, donc je vous demanderais d’avoir la gentillesse de bien vouloir éteindre vos portables”. Puis l’on part direction les Grands Thermes pour récupérer les deux accessoires indispensables à toute bonne visite en mode “Accro” : le peignoir, bien entendu, et le petit sac en toile estampillé “Accros du Peignoir” (que l’on pourra acquérir en fin de visite si le cœur nous en dit), signe de reconnaissance discret de notre nouvelle communauté…

Attention, il ne s’agit pas là d’enfiler le peignoir rapidement comme le premier t-shirt venu… Non, Pascale est là, qui nous guide dans nos premiers pas d’Accros : “Ressentez la matière, comme votre peignoir est doux, mœlleux et réconfortant… On le met très lentement, pas trop vite, un bras puis l’autre… Tout doucement, pour ne pas le brusquer… et on respire un grand coup : ça y est, vous faites partie de la communauté”. Une fois notre habit de lumière enfilé, le groupe est invité à vivre un vrai moment de relaxation avec quelques exercices de cohérence cardiaque au sein du hall, une activité pendant laquelle Pascale nous demande d’inspirer et d’expirer selon un certain rythme et dont le but ultime est l’abaissement du niveau de stress. Au vu du nombre de bâillements irrépressibles que cette activité génère sur notre petit groupe, cela semble fonctionner.

Place ensuite à quelques explications historiques, depuis la découverte d’Arsenic dans les eaux de La Bourboule par le chimiste Thénard en 1854 jusqu’à la construction du bâtiment des Grands Thermes par l’architecte Agis Léon Ledru. Puis c’est parti pour le grand bain : on se lance à l’assaut du monde des “sans peignoirs”. Il fait très chaud, en ce jour de visite estivale mais, contre toute attente, on se sent admirablement bien dans nos peignoirs, que l’on arbore fièrement au milieu des touristes ignorants. Et quand ils semblent trop interloqués, on leur montre nos sacs, d’un air entendu…

Dès les premiers arrêts, le ton est donné : il s’agit de lever le nez et de faire attention à ces mille et un détails architectu-raux devant lesquels on serait passé cent fois sans s’arrêter si notre guide ne nous l’avait pas demandé. Sur la façade de la Résidence Métropole, qui fut au temps de sa gloire un véritable hôtel de luxe accueillant les mondains de l’époque, on se prend alors au jeu de distinguer les différentes natures de pierre, depuis la grise trachyandésite jusqu’à la beige bughette, emblématique de La Bourboule. Puis c’est au tour des dizaines de décors céramiques vernissés et autres garde-corps en fonte moulée d’avoir nos faveurs tout au long des différentes ave-nues que nous empruntons pour rejoindre le Parc Fenestre. Certains d’entre nous, trop rapides, se font gentiment rappeler à l’ordre : “Prenez le temps, rien ne presse”.

Une fois arrivés au Parc Fenestre, très fréquenté en ce mois de juillet, nous sommes accueillis par les sourires goguenards des jeunes du centre aéré qui nous félicitent d’avoir le cran de nous promener en pyjama… “Les pauvres, ils ne savent pas, ils n’ont pas encore rejoint notre communauté”, nous glisse Pascale dans un sourire. De fait, de notre côté, le charme a opéré, non seulement on marche de plus en plus lentement mais on fait attention à tous les petits détails et, lorsque l’on s’arrête du côté des séquoias géants plantés au temps de la construction de la station, tout le monde a envie de toucher l’écorce pour entrer en résonance avec ces témoins silencieux de l’histoire de la ville.

Un peu plus loin, notre guide nous demande de faire une pause vers la rivière : on trouve un emplacement à mi-ombre, on ferme les yeux et Pascale nous demande de faire appel à nos autres sens pour capter le moment présent. Soleil sur la peau, bruit du vent dans les feuilles, odeur de végétation… chacun capte son attention sur ces petits riens du quotidien… et cela fait un bien fou ! Certains parmi nous se sont allongés dans l’herbe, d’autres ont préféré rester debout ou s’asseoir : chacun fait comme il veut mais une constante demeure : tout le monde bâille, une fois de plus, signe que l’on commence vraiment à se détendre.

Pour redescendre du Parc Fenestre, Pascale nous propose un exercice de marche afghane, une technique qui consiste à respirer en harmonie avec ses pas et ainsi dénommée car elle nous vient tout droit des caravaniers afghans qui s’en servent pour parcourir quotidiennement des dizaines de kilomètres. Non seulement, cela ne nous paraît pas incongru, loin de là, mais on n’a complètement oublié que l’on portait notre peignoir, concentrés sur notre bien-être intérieur, chacun à son rythme. On ressort du Parc Fenestre et c’est un fait : nous avons changé.

De fait, alors que Pascale nous parle du bâtiment du Crédit Lyonnais, qui abritait les titres bancaires pendant la guerre, on remarque qu’il y a des lions sur les fers forgés. Finalement, il s’avère qu’il s’agit là d’une simple coïncidence mais si l’on était passé par là à l’aller, on n’aurait rien remarqué.

Il est un autre détail qui a changé : notre allure de marche ! Alors que Pascale nous demandait, au début de la visite, de bien vouloir ralentir nos pas, nous avons tous adopté, sans y réfléchir, un rythme tellement lent qu’elle est désormais obligée de nous attendre !

Après quelques explications sur les mosaïstes Gentil et Bour-det, (qui sont également également les auteurs de la façade de la Maison Rozier située sur le boulevard Clémenceau) à la faveur de bornes récemment restaurées, puis quelques explications sur l’enseigne des Chocolats de Royat, qui orne un bâtiment si-tué quasiment face à l’entrée des Grands Thermes, il est temps d’aller rendre nos peignoirs.

Nous ne sommes pas fatigués mais une certaine sérénité a gagné l’ensemble du groupe : Pascale nous félicite, elle nous dit que nous étions un très bon groupe. Nous, on sourit : non seulement on a passé un bon moment mais notre niveau de stress est retombé en-deçà de zéro. Pas de doute, il y a bien un effet “peignoir” là-dessous ! D’ailleurs, quand on l’enlève, non seulement on le fait très lentement sans que personne n’ait besoin de nous y enjoindre mais en plus, on a une vague sensa-tion de se retrouver “nu”. Pour la peine, on s’achète le Tote Bag “Accro du Peignoir” en souvenir et on se promet de revenir pour s’offrir une matinée découverte thermale aux Grands Thermes afin de poursuivre notre immersion chez les Accros du Peignoir !

Informations et réservations
Bureau de Tourisme de La Bourboule
04 73 65 57 71