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Auberge du
Lac de Guery***

LE RÉVEIL DE LA BELLE ENDORMIE

Nathalie Duquesne et Eric Bastide, les heureux propriétaires de l’Auberge du Lac de Guéry, l’un des plus beaux sites d’Auvergne, font sans conteste partie de ceux qui, un beau jour, ont osé quitter le confort ouaté d’une vie (très) urbaine pour tout recommencer à zéro.

Rencontre avec ces deux exilés volontaires qui ont posé leurs valises sur les rives du Guéry un beau matin de 2016 pour redonner ses lettres de noblesse à la belle dame du lac.

Bonjour Nathalie, Bonjour Eric, comment êtes-vous arrivés à la tête de l’Auberge du Lac de Guéry*** ?

Nathalie : Je laisse Eric commencer à répondre car c’est lui qui a des racines régionales !

Eric : Effectivement, je suis originaire de Montluçon, dans l’Allier, mais j’ai quitté relativement tôt la région pour partir faire mes études d’architecture. Après une vie de chef d’entreprise dans le domaine de la publicité à Paris, j’en avais vraiment assez du stress parisien et j’avais un besoin viscéral de me confronter aux éléments : vous savez, quand on habite dans une grande métropole, qui plus est dans un domaine aussi virtuel que la publicité, on n’est plus vraiment en phase avec la réalité des saisons… Un jour, je surfais sur le web car j’étais à la recherche d’un projet alliant l’architecture, l’art de vivre et la communica-tion, et j’ai vu que l’Auberge du Lac de Guéry était en vente : j’ai immédiatement appelé l’agent immobilier en lui disant que je serai là le lendemain pour visiter !

Vous connaissiez déjà le lieu ?

Eric : Vous savez, comme tous les petits auvergnats de ma gé-nération, j’ai appris à skier sur les pistes de ski du Mont-Dore et cette petite auberge, devant laquelle on passait en car, m’avait toujours fait de l’œil. Après tous ces virages, la vue sur le lac, l’auberge et le Sancy en toile de fond constitue pour moi l’un des paysages les plus majestueux de la région.

Nathalie : Moi, je ne connaissais pas du tout ni l’Auvergne ni le Guéry, alors que j’ai par ailleurs sillonné le monde, depuis l’Afrique dans mon enfance jusqu’à l’Asie où j’ai élevé mes en-fants. Pour autant, après avoir vécu dans pas moins de qua-torze pays, j’ai tout de suite ressenti l’âme du lieu et j’aime bien dire du Lac de Guéry que j’ai trouvé ici mon “Petit Bout du Monde”.

N’étant pas du métier, vous n’avez jamais douté de votre projet ?

Eric : Il y a une phrase que j’aime beaucoup et qui dit, en subs-tance “Le premier pas pour avoir ce que vous voulez, c’est d’avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus”. Avec Nathalie, on avait déjà bien identifié ce que l’on ne voulait plus et on avait envie d’eau, d’air et de vue : au Guéry, on peut dire qu’on est comblés.

Nathalie : On a une chance énorme avec Eric, c’est que l’on est très complémentaires ! Lui, c’est le créatif, il aime raconter les histoires, l’architecture et c’est d’ailleurs lui qui a redessiné tous les plans. Moi, j’ai une formation de financière, donc j’ap-porte la rigueur imposée par la gestion de projets.

Eric : Ce qui est très important, c’est que nous ne sommes pas des hôteliers de métier, c’est vrai, mais surtout, nous n’avons aucune envie de le devenir ! Gérer une structure de 60 chambres, par exemple, cela n’est pas du tout dans notre état d’esprit ! Lorsque nous avons rénové l’Auberge, cela ne nous a pas posé de problèmes de réduire le nombre de chambres – nous en avons aujourd’hui 7, dont une mini-suite et deux chambres communicantes-, afin de créer un espace bien-être composé d’un hammam, d’un sauna, d’une douche sensorielle, d’un espace massage et d’un vélo de kiné vintage !

Effectivement, il y a pas mal d’objets vintage chez vous, vous avez fait appel à un décorateur ?

Nathalie : Alors là, pas du tout ! On a justement tout fait nous-mêmes et on a rénové l’Auberge comme si cela avait été pour notre usage !

Eric : Je pense que ce que les gens apprécient, c’est que l’on a rénové le lieu mais on s’est véritablement effacé devant la per-sonnalité de l’Auberge. Par exemple, on a remis des écriteaux à chapeau de gendarme de part et d’autre de la porte d’entrée car on a retrouvé ce détail sur des cartes postales des années 20. On a par ailleurs rénové toute la salle de restaurant avec du bois brut car cela rappelle l’écurie du temps où l’Auberge du Lac de Guéry était un relais de poste… et on a réutilisé ce même bois brut pour la décoration des chambres en y ajoutant une touche de chic anglais par le biais des papiers-peints, des lampes de bureau ou encore des lavabos en porcelaine.

Eric et Nathalie : C’est à la fois brut et raffiné, comme nous (rires) et cela convient tout à fait à l’état d’esprit que l’on a souhaité insuffler à l’auberge, à savoir celui d’un lieu de passage qui accueille tout aussi bien les pêcheurs, les randonneurs, les touristes que les locaux en quête d’un lieu sympa pour déjeu-ner ou dîner.

Effectivement, votre auberge est également connue pour être une excellente table : qui s’occupe de la cuisine au sein de votre établissement ?

Nathalie et Eric : Pour le coup, ce n’est pas nous ! En fait, on dit qu’on a quitté Paris tous les deux mais ce n’est pas tout à fait vrai puisqu’on a emmené dans nos bagages le chef Pascal Heur-teau, passé par des établissements aussi prestigieux que le Fouquet’s, la Villa Marbeuf ou encore encore le Pouilly Reuilly. Notre projet de changement de vie est arrivé au moment où lui aussi avait envie de quitter Paris et c’est ainsi qu’on est arrivé tous les trois en Auvergne !

Quel genre de cuisine proposez-vous ?

Eric : Comme pour la partie hébergement où nous sommes par-tie prenante d’une démarche globale de développement durable et sommes ainsi labellisés Clé Verte, cela n’aurait pas de sens de proposer des plats à l’Auberge du Guéry qui ne seraient pas issus du terroir ! De ce fait, nous avons créé un réseau local d’agriculteurs et de producteurs locaux passionnés et nous avons même un cueilleur qui nous ramène ce qu’il trouve dans a nature environnante : selon les jours et les saisons, ce peut être des myrtilles, des champignons ou encore de l’ail des ours, que le chef se plaît à transformer en pesto local !

Nathalie : On a aussi remis en état deux bassins de pisciculture en contrebas de l’auberge, au sein desquels on pêche tous les matins les truites fario et les ombles chevaliers que l’on sert au restaurant : pour le coup, on ne peut pas faire plus frais !

Eric : Au niveau des alcools, on a bien entendu de la gentiane locale et l’on propose à la carte de nombreux vins, bio pour la majorité, en provenance des terroirs volcaniques du monde entier, comme les côteaux du Larzac, de l’Etna ou encore du Vésuve. Cela nous permet d’initier des découvertes tout en restant cohérents !

Aujourd’hui, vous diriez que votre pari est réussi ?

Eric : Oui, à 200%. On bosse comme des fous mais on fait ce qui nous plaît et on bénéficie d’un excellent bouche-à-oreille tant au niveau de la table, que les clients reconnaissent moderne et généreuse, que de la partie hôtellerie.

Nathalie : On a des retours clients très touchants : beaucoup de personnes nous remercient d’avoir su faire perdurer le lieu et récemment, une famille venue en cousinade nous a dit que l’Auberge du Lac de Guéry, c’était “un lieu pour se créer des sou-venirs de famille”.

Vous trouvez tout de même le temps d’enfiler un peignoir de temps en temps ?

Nathalie et Eric : Nous sommes de vrais épicuriens et l’on sait profiter pleinement de chaque instant. Du coup, il nous arrive tout à fait de profiter parfois de notre espace bien-être. Dans un autre registre, on n’hésite jamais à enfourcher nos motos respectives pour une petite balade dans les superbes routes alentour dès qu’une pause s’offre à nous !